L’artiste : le rêve hollywoodien des années 1920, par Julie Groleau
avril 12

Charlie Chaplin, maître du cinéma muet

 

En entrant dans la salle de cinéma, j’étais perplexe. Malgré le ramdam entourant la sortie du film, je savais qu’assister à la représentation d’un long métrage muet en noir et blanc pouvait être autant une expérience intéressante qu’une épreuve douloureuse… Rassurez-vous, ce sont les 100 minutes les plus formidables que j’ai passées devant le grand écran. L’Artiste, réalisé par Michel Hazanavicius et mettant en vedette Jean Dujardin, est une réussite à tous les niveaux. Ici, on est très loin des deux épisodes de OSS 117, les films précédents du réalisateur et de sa désormais super star.

Ce film nous transporte à la fin des années 1920, dans un Los Angeles en plein bouleversement. L’immense star du cinéma muet, George Valentin (Dujardin) a du mal à effectuer le passage vers le cinéma parlant. Il ne trouve pas sa place dans ce nouvel univers. Tout le contraire de Peppy Miller (Bérénice Bejo), une figurante du muet qui deviendra une vedette du cinéma parlant. Une véritable histoire d’amour se tisse entre les deux personnages. 



Cinéma Pathé, fin des années 20


La beauté de ce film réside dans les images, dans la performance de Jean Dujardin et Bérénice Bejo qui sont sublimes dans leurs rôles respectifs et surtout dans la musique et l’ l’environnement sonore. L’incapacité du personnage de George Valentin à devenir un acteur du cinéma parlant est magnifiquement illustrée dans une scène où le décor qui l’entoure commence à émettre des sons. On ressent alors le désespoir que vit le personnage de Valentin et les défis que représentent l’arrivée de la parole dans l’industrie cinématographique.  

Le film nous ramène à ce qu’il y a de plus beau dans le septième art. Nul besoin d’artifices ou d’effets spéciaux spectaculaires quand on est en présence d’une bonne histoire. Avec toutes les statuettes que le film a reçues lors de la cérémonie des Oscars, on espère qu’Hollywood s’inspirera davantage de ce magnifique film.

© Julie Groleau 2012

Julie Groleau travaille dans le domaine culturel depuis dix ans. Titulaire d’un baccalauréat en Film Studies à l’Université Concordia et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion des organismes culturels au HEC, elle a su faire sa marque dans le domaine culturel. En littérature, elle a été responsable du Festival des enfants Metropolis bleu pendant trois ans. En cinéma, elle a produit plusieurs courts métrages, dont certains ont été diffusés à New York, en France et en Russie. Elle complète présentement sa maîtrise en management des entreprises culturelles au HEC en plus de travailler à son compte comme chargée de projet.
[Photo: Jean Bernier]


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